En cette période de crise sanitaire où nous vivons confinés, nous risquons de voir resurgir plusieurs stéréotypes et comme ceux de la mère idéale et de l’épouse idéale. En effet, la mère idéale, ne serait-elle pas celle qui s’oublie tout le temps pour ses enfants et son mari, celle qui dit tout le temps « oui » pour ne pas rajouter aux inconvénients du confinement les frustrations que son refus pourrait générer chez les membres de sa famille ? L’épouse idéale n’est-elle pas toujours prête à dire « oui » aux désirs de son mari, à prendre sur elle toute la charge mentale du foyer pendant que ce dernier est « occupé » devant son ordinateur?
Cet article s’adresse aux femmes. Vous avez lâché beaucoup de lest en vous disant que nous étions « en guerre » et qu’il y en avait pour deux semaines à tout casser avant que les choses ne reprennent leur cours habituel ! Mais hélas, la « guerre » continue. Nous en sommes à trois semaines de confinement et les autorités ont l’air de dire que cela va durer. Alors, mesdames, il est temps de vous ressaisir, et de réapprendre à dire « non ».
Il ne s’agit pas de dire « non » à tout propos avec la certitude d’avoir raison, la peur d’être grugée ou de perdre son autorité. Non, ce type de « non » est nuisible à votre équilibre et à l’harmonie de votre famille. Il s’agit d’analyser la demande qui vous est faite et de décider si finalement vous l’acceptez ou pas. Vous aurez ainsi le sentiment d’exister. En disant « non », vous posez vos limites. En vous écoutant et en prenant vos désirs au sérieux, les autres en feront autant.
En fait, la question à se poser c’est pourquoi je dis « oui » à tout ? Ce manque d’affirmation de soi vous enferme dans un cercle vicieux qui comporte trois éléments : le doute, la peur et la culpabilité. Cela est probablement dû au fait que vos parents n’étaient pas des champions de l’affirmation de soi ou avaient mis en place un modèle d’affirmation de soi inefficace. La peur peut provenir du fait que dans votre enfance vous avez subi une répression parentale vigoureuse lors de vos premières rebellions et la culpabilité trouverait son origine dans les larmes de votre mère qui se lamentait du fait que vous lui en aurait fait « voir de toutes les couleurs ».
Voici quelques bons réflexes que nous donne Christel Petitcollin dans son live « S’affirmer et oser dire non » auquel je vous renvoie pour plus de détails :
- Refuser la pression de l’urgence car elle est toujours injustifiée, disproportionnée et néfaste pour vous comme pour les autres ;
- Se donner le droit de ne pas répondre aux questions en les ignorant simplement ou en utilisant l’humour. Ex : « Qu’est-ce qu’on mange ce soir ? Réponse : des clopinettes à la sauce tomate comme tous, les soirs » ;
- S’autoriser à changer d’avis : « je t’avais promis mais j’ai changé d’avis » ;
- Ne pas donner de fausses raisons à son refus. Dire simplement : « non, je n’ai pas envie » ou « non, je n’ai pas besoin ».
- Ne pas se justifier. A chaque qu’on se justifie, on plaide coupable.
Votre entourage va se rendre compte du changement qui s’est opéré en vous. Ils vont certainement se dire : « en insistant un peu ça va passer ». A vous de tenir bon ! Et à la fin de la « guerre », si le cœur vous en dit, vous pourriez améliorer votre communication en vous faisant accompagner ou en participant à un atelier…
Eugène Mpundu, Coach de Vie.